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— n’était, à vrai dire, que l’épanouissement formé par une vingtaine de boyaux qui, après s’être ramifiés à l’intérieur du massif, venaient y aboutir. L’air chaud s’y propageait à une température remarquablement élevée. On eût dit vraiment que la chaleur transsudait à travers les pores minéraux du mont. Donc, sous ces épaisses voûtes, à l’abri de toutes les intempéries d’un climat polaire, bravant les froids de l’espace, si bas qu’ils pussent descendre, tous les êtres animés du nouvel astre devaient trouver un refuge assuré, — tant que le volcan se maintiendrait en activité. Mais, ainsi que le fit justement observer le comte Timascheff, aucun autre mont ignivome n’avait été signalé pendant le voyage de la Dobryna sur le périmètre de la nouvelle mer, et si cette unique bouche servait d’exutoire aux feux intérieurs de Gallia, l’éruption pouvait évidemment durer pendant des siècles.

Il s’agissait donc de ne perdre ni un jour, ni même une heure. Pendant que la Dobryna pouvait naviguer encore, il fallait retourner à l’île Gourbi, en « déménager » lestement, transporter sans retard à leur nouveau domicile hommes et animaux, y emmagasiner céréales et fourrages, et s’installer définitivement sur la Terre-Chaude, — nom très-justifié, qui fut donné à cette portion volcanique du promontoire.

La chaloupe revint le jour même à l’île Gourbi, et, dès le lendemain, les travaux furent commencés.

C’était d’un grand hivernage qu’il s’agissait alors,