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dimensions agrandies. Donc, comme conséquence à tirer de cette remarque, la terre ne devait plus être éloignée du soleil que de vingt-cinq millions de lieues au lieu de trente-huit millions. Restait à savoir si cette distance ne diminuerait pas encore, auquel cas on pouvait craindre que, par suite d’une rupture d’équilibre, le globe terrestre ne fût irrésistiblement entraîné jusqu’à la surface du soleil. C’eût été son complet anéantissement.

Si les jours, très-beaux alors, donnaient toute facilité pour observer le ciel, les nuits, non moins belles, mettaient à la disposition du capitaine Servadac le magnifique ensemble du monde stellaire. Étoiles et planètes étaient là comme les lettres d’un immense alphabet qu’il enrageait de ne pouvoir qu’épeler. Sans doute, les étoiles n’eussent offert aucun changement à ses yeux, ni dans leurs dimensions, ni dans leurs distances relatives. On sait, en effet, que le soleil, qui s’avance vers la constellation d’Hercule avec une vitesse de soixante millions de lieues par an, n’a pas encore présenté un changement de position appréciable, tant est considérable l’éloignement de ces astres. Il en est de même pour Arcturus, qui se meut dans l’espace sidéral avec une vitesse de vingt-deux lieues par seconde, soit trois fois plus rapidement que la terre.

Mais si les étoiles ne pouvaient rien enseigner, il n’en était pas de même des planètes, — du moins de