Page:Verne - Hector Servadac, Tome 1.pdf/94

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« Monsieur le comte, s’écria l’officier d’état-major, avant toute autre explication, qu’est-il arrivé ? »

Le comte Timascheff, homme froid, dont le flegme inaltérable contrastait singulièrement avec la vivacité de l’officier français, s’inclina légèrement, et, avec l’accent particulier aux Russes :

« Capitaine, répondit-il, avant toute autre explication, permettez-moi d’affirmer que je ne m’attendais pas à l’honneur de vous revoir ici. Je vous avais laissé sur un continent, et je vous retrouve dans une île…..

— Sans que j’aie quitté la place, monsieur le comte.

— Je le sais, capitaine, et je vous prie de m’excuser si j’ai manqué au rendez-vous convenu, mais…

— Oh ! monsieur le comte, répondit vivement le capitaine Servadac, nous reparlerons de cela plus tard, si vous le voulez bien.

— Je serai toujours à vos ordres.

— Et moi aux vôtres. Laissez-moi seulement vous répéter cette question : Qu’est-il arrivé ?

— J’allais vous le demander, capitaine.

— Quoi ! Vous ne savez rien ?

— Rien.

— Et vous ne pouvez me dire par suite de quel cataclysme cette portion du continent africain s’est changée en île ?

— Je ne le puis.