Page:Verne - Hector Servadac, Tome 2.pdf/105

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droit d’aînesse pour un plat de lentilles, ou bien ces lentilles auraient été des perles !

Le trafiquant, après avoir jeté un regard soupçonneux autour de lui, quitta la cabine pour aller chercher le peson.

« Quel homme ! dit le comte Timascheff.

— Oui, répondit Hector Servadac. Dans son genre, il est trop réussi. »

Presque aussitôt, Isac Hakhabut revint, rapportant l’instrument, précieusement serré sous son bras.

C’était un peson à ressort, muni d’un crochet auquel on suspendait l’objet à peser. Une aiguille, se mouvant sur un cercle gradué, marquait le poids. Ainsi donc, comme l’avait fait observer Palmyrin Rosette, les degrés indiqués par cet instrument étaient indépendants de la pesanteur, quelle qu’elle fût. Fait pour les pesages terrestres, il eût marqué sur terre un kilogramme pour tout objet pesant un kilogramme. Pour ce même objet, qu’indiquerait-il sur Gallia ? c’est ce que l’on verrait plus tard.

Cent vingt francs en or furent comptés à Isac, dont les mains se refermèrent sur le précieux métal comme le couvercle d’un coffret. Le peson fut remis à Ben-Zouf, et les visiteurs de la Hansa se disposèrent à quitter aussitôt la cabine.

Mais, à ce moment, le professeur se rappela qu’il lui manquait encore un objet indispensable pour ses opérations. Un peson ne lui servait à rien s’il ne pouvait y