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On remarquera que, de ces quatre dangers, il suffisait qu’un seul se produisît pour que les Galliens perdissent toute chance de retour à leur globe natal.

Il faut maintenant observer que, de ces quatre éventualités, au cas où elles se produiraient, Palmyrin Rosette n’en devait redouter que deux. Que Gallia passât à l’état de lune ou de sous-lune du monde jovien, cela ne pouvait lui convenir, à cet aventureux astronome ; mais, après avoir manqué la rencontre avec la terre, continuer à graviter autour du soleil, ou même courir les espaces sidéraux à travers cette nébuleuse de la voie lactée dont semblent faire partie toutes les étoiles visibles, cela lui allait beaucoup. Que ses compagnons fussent irrésistiblement pris du désir de revenir au globe terrestre, où ils avaient laissé des familles, des amis, cela se concevait ; mais Palmyrin Rosette n’avait plus de famille, il n’avait pas d’amis, n’ayant jamais eu le temps de s’en faire. Avec le caractère qu’on lui connaît, comment y aurait-il réussi ? Donc, puisqu’il avait cette chance exceptionnelle d’être emporté dans l’espace sur un nouvel astre, il eût tout donné pour ne le quitter jamais.

Un mois se passa dans ces conditions, entre les craintes des Galliens et les espérances de Palmyrin Rosette. Au 1er septembre, la distance de Gallia à Jupiter n’était plus que de trente-huit millions de lieues, — précisément celle qui sépare la terre de son centre attractif. Au 15, cette distance n’était plus que de