Page:Verne - Hector Servadac, Tome 2.pdf/134

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au danger que courait Gallia de se changer en satellite du système jovien.

Comme on le pense bien, ce monde, qui grandissait chaque jour à leurs yeux, était l’unique objet d’entretien du capitaine Servadac et de ses compagnons. Ils ne pouvaient en détacher leurs regards, ils ne pouvaient parler d’autre chose.

Un jour, la conversation porta sur l’âge que ces diverses planètes, qui circulent autour du soleil, devaient avoir, et le lieutenant Procope ne put mieux répondre qu’en lisant ce passage des Récits de l’infini de Flammarion, dont il avait la traduction russe :

« Les plus éloignés (de ces astres) sont les plus vénérables et les plus avancés dans la voie du progrès. Neptune, situé à onze cents millions de lieues du soleil, est sorti de la nébuleuse solaire le premier, il y a des milliards de siècles. Uranus, qui gravite à sept cents millions de lieues du centre commun des orbites planétaires, est âgé de plusieurs centaines de millions de siècles. Jupiter, colosse planant à cent quatre-vingt-dix millions de lieues, est âgé de soixante-dix millions de siècles. Mars compte dix fois cent millions d’années dans son existence ; sa distance au soleil est de cinquante-six millions de lieues. La terre, à trente-sept millions de lieues du soleil, est sortie de son sein brûlant, il y a une centaine de millions d’années. Il n’y a peut-être que cinquante millions d’années que Vénus est sortie du soleil : elle gravite à vingt-six millions de