Page:Verne - Hector Servadac, Tome 2.pdf/153

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qui voulait surveiller l’exécution de ses ordres, Ben-Zouf et deux matelots russes, se rendirent à la tartane, dès le lever du jour.

« Eh bien, Éléazar, s’écria tout d’abord Ben-Zouf, comment cela va-t-il, vieux coquin ?

— Vous êtes bien bon, monsieur Ben-Zouf, répondit Isac.

— Nous venons donc faire avec toi un petit trafic de bonne amitié ?

— Oui… de bonne amitié… mais en payant…

— Aux prix d’Europe, se contenta d’ajouter le capitaine Servadac.

— Bon !… bon ! reprit Ben-Zouf Tu n’attendras pas longtemps après ton décompte !

— Que vous faut-il ? demanda Isac Hakhabut.

— Pour aujourd’hui, répondit Ben-Zouf, il nous faut du café, du tabac et du sucre, une dizaine de kilos de chacun de ces articles. Mais fais attention à nous servir en bonne qualité, ou gare à les vieux os ! Je m’y connais, étant aujourd’hui caporal d’ordinaire !

— Je vous croyais l’aide de camp de monsieur le gouverneur général ? dit Isac.

— Oui, Caïphe, dans les grandes cérémonies, mais caporal, quand il s’agit d’aller au marché. Allons, ne perdons pas notre temps !

— Vous dites, monsieur Ben-Zouf, dix kilos de café, dix kilos de sucre et dix kilos de tabac ? »