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purent apprendre ce qu’était le monde de Saturne.

Tout d’abord, Ben-Zouf eut lieu d’être satisfait, quand on lui dit que si Gallia s’était éloignée du soleil à la distance où gravitait Saturne, il n’aurait plus aperçu la terre à l’œil nu. Or, on sait que l’ordonnance tenait particulièrement à ce que son globe terrestre fût toujours visible à ses yeux.

« Tant qu’on voit la terre, rien de perdu, » répétait-il.

Et de fait, à la distance qui sépare Saturne du soleil, la terre eût été invisible, même aux meilleurs yeux.

Saturne, à cette époque, flottait dans l’espace à cent soixante-quinze millions de lieues de Gallia et, par conséquent, à trois cent soixante-quatre millions trois cent cinquante mille lieues du soleil. À cette distance, il ne recevait au plus que le centième de la lumière et de la chaleur que l’astre radieux envoyait à la terre.

Livre en main, on apprit que Saturne opère sa révolution autour du soleil en vingt-neuf ans et cent soixante-sept jours, parcourant, avec une vitesse de huit mille huit cent cinquante-huit lieues par heure, une orbite de deux milliards deux cent quatre-vingt-sept millions cinq cent mille lieues, « toujours en négligeant les centimes », comme disait Ben-Zouf. La circonférence de cette planète mesure à l’équateur quatre-vingt-dix mille trois cent quatre-vingts lieues. Sa surface est de quarante milliards de kilomètres car-