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Le capitaine Servadac et Ben-Zouf, chaudement vêtus, l’ordonnance ayant le sac au dos et portant le petit matériel du voyage, tous deux les patins aux pieds, se lancèrent sur l’immense surface blanche et perdirent bientôt de vue les hauteurs de la Terre Chaude.

Le voyage n’offrit aucun incident. Le temps du parcours fut divisé par quelques haltes, pendant lesquelles repos et nourriture étaient pris en commun. La température redevenait supportable, même pendant la nuit, et trois jours seulement après leur départ, le 5 novembre, les deux héros arrivaient à quelques kilomètres de l’îlot de Ceuta.

Ben-Zouf était bouillant. S’il eût fallu donner un assaut, le brave soldat ne demandait qu’à se former en colonne, et « même en carré » pour repousser la cavalerie ennemie.

On était au matin. La direction rectiligne avait été sévèrement relevée à la boussole et suivie exactement depuis le départ. Le rocher de Ceuta apparaissait à cinq ou six kilomètres, au milieu de l’irradiation solaire, sur l’horizon occidental.

Les deux chercheurs d’aventure avaient hâte de mettre le pied sur ce roc.

Tout à coup, à une distance de trois kilomètres environ, Ben-Zouf, qui avait une vue très-perçante, s’arrêta et dit :

« Mon capitaine, voyez donc !

— Qu’y a-t-il, Ben Zouf ?