Page:Verne - Hector Servadac, Tome 2.pdf/249

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Le capitaine Servadac et le comte Timascheff, de plus en plus froids l’un pour l’autre, ne laissèrent rien paraître de leurs secrètes pensées et discutèrent la question dans l’intérêt de tous.

Le capitaine Servadac prit d’abord la parole en ces termes :

« Messieurs, dit-il, nous voici au 10 novembre. Si les calculs de mon ex-professeur sont justes, — et ils doivent l’être, — c’est donc exactement dans cinquante et un jours qu’une nouvelle rencontre s’opérera entre la comète et la terre. En prévision de cette éventualité, avons-nous quelque précaution à prendre ?

— Évidemment, capitaine, répondit le comte Timascheff ; mais est-il en notre pouvoir d’en prendre, et ne sommes-nous pas absolument à la merci de la Providence ?

— Elle ne défend pas de s’aider, monsieur le comte, reprit le capitaine Servadac. Au contraire.

— Avez-vous quelque idée de ce que l’on peut faire, capitaine Servadac ?

— Aucune, en vérité.

— Comment, messieurs, dit alors Ben-Zouf, des savants comme vous sauf le respect que je vous dois, ne sont pas capables de diriger cette satanée comète où ils voudront et comme ils le voudront ?

— D’abord, nous ne sommes pas des savants, Ben-Zouf, répondit le capitaine Servadac, et, le fussions--