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du volcan et du littoral, les premiers filets d’eau serpentèrent capricieusement. Des torrents, puis des cascades s’improvisèrent en quelques jours. Les neiges des hauteurs fondaient de toutes parts.

En même temps, les vapeurs commencèrent à s’élever sur l’horizon. Peu à peu des nuages se formèrent et se déplacèrent rapidement sous l’action des vents, qui s’étaient tus pendant le long hiver gallien. On devait compter sur de prochains troubles atmosphériques, mais, en somme, c’était la vie qui revenait avec la chaleur et la lumière à la surface de la comète.

Toutefois, deux accidents prévus se produisirent alors et amenèrent la destruction de la marine gallienne.

Au moment de la débâcle, la goëlette et la tartane étaient encore élevées de cent pieds au-dessus du niveau de la mer. Leur énorme piédestal avait légèrement fléchi et s’inclinait avec le dégel. Sa base, minée par les eaux plus chaudes, ainsi que cela arrive aux icebergs de la mer Arctique, menaçait de lui manquer. Il était impossible de sauver les deux bâtiments, et c’était à la montgolfière de les remplacer.

Ce fut pendant la nuit du 12 au 13 décembre que la débâcle s’accomplit. Par suite d’une rupture d’équilibre, le massif de glace culbuta tout d’un bloc. C’en était fait de la Hansa et de la Dobryna. qui se brisèrent sur les récifs du littoral.

Ce malheur, qu’ils attendaient, qu’ils ne pouvaient