Page:Verne - Hector Servadac, Tome 2.pdf/56

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dant quelques nuits, le professeur vit que l’astre en question se déplaçait très-rapidement par rapport aux autres fixes. Était-ce une nouvelle petite planète que le dieu des astronomes lui envoyait ? Tenait-il enfin une découverte ?

Palmyrin Rosette redoubla d’attention, et la vitesse de déplacement de l’astre lui apprit qu’il s’agissait là d’une comète. Bientôt, d’ailleurs, la nébulosité fut visible, puis la queue se développa, lorsque la comète ne fut plus qu’à trente millions de lieues du soleil.

Il faut bien l’avouer, à partir de ce moment, le grand triangle fut absolument négligé. Très-certainement, chaque nuit, le préparateur de Palmyrin Rosette allumait consciencieusement son fanal sur la rive espagnole, mais très-certainement aussi, Palmyrin Rosette ne regardait plus dans cette direction. Il n’avait plus d’objectif ni d’oculaire que pour le nouvel astre chevelu qu’il voulait étudier et nommer. Il vivait uniquement dans ce coin du ciel que les Gémeaux circonscrivent.

Lorsque l’on veut calculer les éléments d’une comète, on commence toujours par lui supposer une orbite parabolique. C’est la meilleure manière de procéder. En effet, les comètes se montrent généralement dans le voisinage de leur périhélie, c’est-à-dire à leur plus courte distance du soleil, qui occupe un des foyers de l’orbite. Or, entre l’ellipse et la parabole, dont le foyer est commun, la différence n’est pas sensible dans