Page:Verne - Hector Servadac, Tome 2.pdf/6

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en contradiction flagrante avec l’état de l’atmosphère ? Qui échauffait le thermomètre, quelques instants avant que le professeur vînt, le consulter ? Qui introduisait des insectes vivants entre l’oculaire et l’objectif des lunettes ? Qui détruisait l’isolement de la machine électrique, de manière qu’elle ne pouvait plus produire une seule étincelle ? Qui donc enfin avait percé d’un trou invisible la plaque qui supportait la cloche de la machine pneumatique, de telle sorte que Palmyrin Rosette s’épuisait à pomper un air qui rentrait toujours ?

C’étaient là les méfaits les plus ordinaires de l’élève Servadac et de sa trop joyeuse bande.

Et ces mauvais tours avaient d’autant plus de charmes pour les élèves, que le professeur en question était un rageur de premier ordre. De là, des colères rouges et des accès de rage qui mettaient « les grands » de Charlemagne en belle humeur.

Deux ans après l’époque à laquelle Hector Servadac quitta le lycée, Palmyrin Rosette, qui se sentait plus cosmographe que physicien, avait abandonné la carrière de l’enseignement pour se livrer spécialement aux études astronomiques. Il essaya d’entrer à l’Observatoire. Mais son caractère grincheux, si parfaitement établi dans le monde savant, lui en fit fermer obstinément les portes. Comme il possédait une certaine fortune, il se mit à faire de l’astronomie pour son propre compte, sans titre officiel, et il s’en donna à cœur joie de critiquer les systèmes des autres astro-