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LA DESTINÉE DE JEAN MORÉNAS.

machines, casernes, magasins de la Marine, etc. Chacune de ces darses, qui existent encore aujourd’hui, a, dans la partie sud, une ouverture suffisante pour le passage des vaisseaux de haut bord. Elles eussent aisément fait des bassins à flot, si la constance du niveau de la Méditerranée, qui n’est pas sujette à des marées appréciables, n’avait rendu leur fermeture inutile.

À l’époque des événements qui vont être racontés, la Darse Neuve était bornée, à l’Ouest, par les Magasins et le Parc d’Artillerie, et, au Sud, à droite de l’entrée qui donne dans la petite rade, par les bagnes maintenant supprimés. Ceux-ci comprenaient deux bâtiments se réunissant à angle droit. Le premier, en avant de l’atelier des machines, était exposé au Midi ; le second regardait la Vieille Darse et se continuait par les casernes et l’hôpital. Indépendamment de ces constructions, il existait trois bagnes flottants, où logeaient les condamnés à terme, tandis que les condamnés à vie étaient logés sur la terre ferme.

S’il est un endroit du monde où l’égalité ne doive pas régner, c’est à coup sûr au bagne. En rapport avec la grandeur des crimes et le degré de perversité des esprits, l’échelle des pénalités devrait impliquer des distinctions de castes et de rangs. Or, il est loin d’en être ainsi. Les condamnés de tout âge et de tous genres sont honteu-