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LE HUMBUG.

autrement que les splendeurs futures du Palais de l’Industrie et les spéculations excentriques du Nouveau-Monde. Je me mis à l’affût des plus petits incidents de l’affaire. Ce ne fut pas difficile, car les journaux la traitèrent sous toutes les formes possibles. Je fus d’ailleurs assez heureux pour en apprendre le détail du citoyen Hopkins lui-même.

Depuis son apparition dans la cité d’Albany, cet homme extraordinaire avait été recherché par la meilleure société de la ville. Aux États-Unis où la classe noble est la classe commerçante, il était tout naturel qu’un si hardi spéculateur fût reçu avec les honneurs dus à son rang. Aussi fut-il accueilli dans les cercles, dans les thés de famille, avec un empressement fort caractéristique. Un soir, je le rencontrai dans le salon de Mr. Wilson, Naturellement, on ne s’entretenait que du fait du jour, et d’ailleurs, Mr. Hopkins allait de lui-même au-devant de toutes les interrogations.

Il nous fit une description intéressante, profonde, érudite, et pourtant spirituelle, de sa découverte, de la manière dont elle s’était produite et de ses conséquences incalculables. Il laissa en même temps entrevoir qu’il méditait d’en tirer un parti spéculatif.

« Seulement, nous dit-il, nos travaux sont momentanément arrêtés, car, entre les premières et les dernières fouilles qui ont