Page:Verne - Hier et demain, 1910.djvu/250

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
238
HIER ET DEMAIN.

Francis Benett déjeuna donc seul, non sans quelque regret. Il achevait son café, lorsque Mrs. Benett, rentrant chez elle, apparut dans la glace du téléphote.

« D’où viens-tu donc, ma chère Edith ? demanda Francis Benett.

— Tiens ! répondit Mrs. Benett, tu as fini ?… Je suis donc en retard ?… D’où je viens ?… Mais de chez mon modiste !… Il y a, cette année, des chapeaux ravissants ! Ce ne sont même plus des chapeaux… ce sont des dômes, des coupoles !… Je me serai un peu oubliée !…

— Un peu, ma chère, si bien que voici mon déjeuner fini…

— Eh bien, va, mon ami… va à tes occupations, répondit Mrs. Benett. J’ai encore une visite à faire chez mon couturier-modeleur. »

Et ce couturier n’était rien moins que le célèbre Wormspire, celui qui a si judicieusement dit : « La femme n’est qu’une question de formes ! »

Francis Benett baisa la joue de Mrs. Benett sur la glace du téléphote, et se dirigea vers la fenêtre, où l’attendait son aéro-car.

« Où va Monsieur ? demanda l’aéro-coachman.

— Voyons… j’ai le temps… répondit Francis Benett. Conduisez-moi à mes fabriques d’accumulateurs du Niagara. »

L’aéro-car, machine admirable fondée