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L’ÉTERNEL ADAM.

Les uns en avaient retracé l’histoire, c’est-à-dire celle même de l’humanité tout entière. Ils avaient montré la Mahart-Iten-Schu, la Terre-des-Quatre-Mers, divisée, à l’origine, entre un nombre immense de peuplades sauvages qui s’ignoraient les unes les autres. C’est à ces peuplades que remontaient les plus antiques traditions. Quant aux faits antérieurs, nul ne les connaissait, et c’est à peine si les sciences naturelles commençaient à discerner une faible lueur dans les ténèbres impénétrables du passé. En tout cas, ces temps reculés échappaient à la critique historique, dont les premiers rudiments se composaient de ces vagues notions relatives aux anciennes peuplades éparses.

Pendant plus de huit mille ans, l’histoire, par degrés plus complète et plus exacte, de la Mahart-Iten-Schu ne relatait que combats et guerres, d’abord d’individu à individu, puis de famille à famille, enfin de tribu à tribu, chaque être vivant, chaque collectivité, petite ou grande, n’ayant, dans le cours des âges, d’autre objectif que d’assurer sa suprématie sur ses compétiteurs, et s’efforçant, avec des fortunes diverses et souvent contraires, de les asservir à ses lois.

En deçà de ces huit mille ans, les souvenirs des hommes se précisaient un peu. Au début de la deuxième des quatre périodes en lesquelles on divisait communément les annales de la Mahart-Iten-Schu, la légende