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L’ÉTERNEL ADAM.

le littoral mexicain. De ce littoral, il ne subsistait plus qu’un îlot. Un canot de la Virginia aborda cet îlot, sur lequel onze corps inanimés furent découverts. Deux n’étaient plus que des cadavres ; on embarqua les neuf autres. C’est ainsi que nous fûmes sauvés.



À terre. — Janvier ou février.

Un intervalle de huit mois sépare les dernières lignes qui précèdent des premières qui vont suivre. Je date celles-ci de janvier ou de février, dans l’impossibilité où je suis d’être plus précis, car je n’ai plus une exacte notion du temps.

Ces huit mois constituent la période la plus atroce de nos épreuves, celle où, par degrés cruellement ménagés, nous avons connu tout notre malheur…

Après nous avoir recueillis, la Virginia continua sa route vers l’Est, à toute vapeur. Quand je revins à moi, l’îlot où nous avions failli mourir était depuis longtemps sous l’horizon. Comme l’indiqua le point que le capitaine prit par un ciel sans nuages, nous naviguions alors juste à l’endroit où aurait dû être Mexico. Mais, de Mexico, il ne demeurait aucune trace, — pas plus qu’on n’en avait trouvé, pendant mon évanouissement, des montagnes du centre, pas plus qu’on n’en distinguait maintenant d’une terre quel-