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LA FAMILLE RATON.

compagnait pour rentrer au logis. Qu’elle était charmante, avec sa jolie figure de blonde et sa gracieuse tournure de rate ! Et le jeune homme lui disait :

« Ah ! chère Ratine, que n’es-tu déjà une demoiselle ! Si, pour t’épouser tout de suite, j’avais pu redevenir rat, je n’aurais pas hésité. Mais cela est impossible.

— Eh bien, mon cher Ratin, il faut attendre…

— Attendre ! Toujours attendre !

— Qu’importe, puisque tu sais que je t’aime et ne serai jamais qu’à toi. D’ailleurs la bonne fée nous protège, et nous n’avons plus rien à craindre du méchant Gardafour ni du prince Kissador…

— Cet impertinent, s’écria Ratin, ce sot que je corrigerai…

— Non, mon Ratin, non, ne lui cherche pas querelle ! Il a des gardes qui le défendraient… Aie patience, puisqu’il le faut, et confiance, puisque je t’aime ! »

Tandis que Ratine disait si gentiment ces choses, le jeune homme la pressait sur son cœur, lui baisait ses petites pattes.

Et comme elle se sentait un peu fatiguée de sa promenade :

« Ratin, dit-elle, voilà le berceau sous lequel j’ai l’habitude de me reposer. Va à la maison prévenir mon père et ma mère qu’ils me retrouveront ici pour aller à la fête. »

Et Ratine se glissa sous le berceau.