Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/137

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de beaux draps de coton et de bougran, et qui est un pays très-riche. Puis, la flotte alla jusqu’au port de Zeila, presque à l’entrée du détroit de Bab-el-Mandeb, et enfin, suivant les rivages de l’Yémen et de l’Hadramaut, elle reconnut Aden, le port fréquenté de tous les navires qui commercent avec l’Inde et la Chine, Escier, grande cité, qui exporte une quantité considérable de chevaux excellents, Dafàr, qui produit un encens de première qualité, Calatu, maintenant Kalâjâte, située sur la côte d’Oman, et enfin Cormos, c’est-à-dire Ormuz, que Marco Polo avait déjà visitée, lorsqu’il se rendit de Venise à la cour du roi tartare.

C’est à ce port du golfe Persique que se termina la traversée de la flotte équipée par les soins de l’empereur mongol. La princesse était enfin arrivée sur les limites de la Perse, après une navigation qui n’avait pas duré moins de dix-huit mois. Mais, à ce moment, son fiancé, le prince Arghun, était mort, et le royaume était ensanglanté par la guerre civile. La princesse fut donc remise entre les mains du fils d’Arghun, le prince Ghazan, qui ne monta sur le trône qu’en 1295, lorsque l’usurpateur, frère d’Arghun, eut été étranglé. Ce que devint la princesse, on l’ignore ; mais, avant de se séparer de Marco, de Nicolo et de Matteo Polo, elle leur laissa des marques de sa haute faveur.

Ce fut probablement pendant qu’il était en Perse que Marco Polo recueillit des documents curieux sur la grande Turquie ; ce sont des fragments sans suite qu’il donne à la fin de sa relation, véritable histoire des