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déposés dans le couvent de Saint-François ; puis, en 1513, ils furent placés dans le couvent des Chartreux de Séville. Mais il semblait que le repos ne dût pas être acquis au grand navigateur, même après sa mort. En l’an 1536, son corps fut transporté dans la cathédrale de Saint-Domingue. La tradition locale veut que, après le traité de Bâle, en 1795, lorsque le gouvernement espagnol, avant de livrer à la France la partie orientale de l’île de Saint-Domingue, ordonna la translation des cendres du grand voyageur à la Havane, un chanoine ait substitué d’autres restes à ceux de Christophe Colomb, et que ceux-ci aient été déposés dans le chœur de la cathédrale, à gauche de l’autel.

Grâce à la manœuvre de ce chanoine, inspiré soit par un sentiment de patriotisme local, soit par le respect des dernières volontés de Colomb, fixant Saint-Domingue comme lieu choisi de sa sépulture, ce ne seraient pas les cendres de l’illustre navigateur que l’Espagne posséderait à la Havane, mais probablement celles de son frère Diego.

La découverte qui vient d’être faite, le 10 septembre 1877, dans la cathédrale de Saint-Domingue, d’une boite de plomb contenant des ossements humains et dont l’inscription prouverait qu’elle renferme les restes du découvreur de l’Amérique, semble confirmer de tout point la tradition que nous venons de rapporter.

Au reste, que le corps de Christophe Colomb soit à Saint-Domingue ou à la Havane, peu importe : son nom et sa gloire sont partout.