Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/327

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l’Inde, et mit fin à la puissance des Mahumetistes d’Égypte.

Joao da Nova et les capitaines qui avaient abandonné Albuquerque devant Ormuz, s’étaient alors décidés à rejoindre Almeida ; ils avaient expliqué leur désobéissance par des calomnies à la suite desquelles des informations judiciaires venaient d’être commencées contre Albuquerque, lorsque le vice-roi reçut la nouvelle de son remplacement par ce dernier. Tout d’abord, Almeida avait déclaré qu’il fallait obéir à cette décision souveraine ; mais, influencé par les traîtres qui craignaient de se voir sévèrement punis lorsque l’autorité serait passée entre les mains d’Albuquerque, il regagna Cochin, au mois de mars 1509, avec la détermination bien arrêtée de ne pas remettre le commandement à son successeur. Il y eut entre ces deux grands hommes de fâcheux et pénibles démêlés, où tous les torts appartinrent à Almeida, et Albuquerque allait être renvoyé à Lisbonne, les fers aux pieds, lorsque entra dans le port une flotte de quinze voiles sous le commandement du grand maréchal de Portugal, Fernan Coutinho. Celui-ci se mit à la disposition du prisonnier, qu’il délivra aussitôt, signifia encore une fois à d’Almeida les pouvoirs qu’Albuquerque tenait du roi, et le menaça de toute la colère d’Emmanuel s’il n’obéissait pas. Almeida n’avait qu’à céder, il le fit noblement. Quant à Joao da Nova, l’auteur de ces tristes malentendus, il mourut quelque temps après abandonné de tous, et n’eut guère, pour le conduire à sa dernière demeure, que le nouveau vice-roi,