Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/40

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sortir de la Chine par le côté de l’occident, franchit plusieurs chaînes de montagnes, et arriva dans ce pays qui forme aujourd’hui le Kan-tcheou, situé non loin de la grande muraille. Là, des Samanéens se joignirent à lui. Ils traversèrent le fleuve Cha-ho et un désert que Marco-Polo devait explorer huit cents ans plus tard. Ils purent atteindre, après dix-sept jours de marche, le lac de Lobe, qui se trouve dans le Turkestan chinois actuel. Depuis ce point, tous les royaumes que ces religieux visitèrent se ressemblaient par les coutumes et les mœurs. La langue seule différait.

Peu satisfaits de l’accueil qu’ils reçurent dans la contrée des Ouigours, dont les habitants ne sont pas hospitaliers, ils s’aventurèrent vers le sud-est, en un pays désert, passant les rivières avec une peine extrême. Après trente-cinq jours de marche, la petite caravane arriva en Tartarie, dans le royaume de Khotan, qui comptait « plusieurs fois dix mille religieux ». Fa-Hian et ses compagnons furent reçus dans des monastères spéciaux, et, après une attente de trois mois, ils purent assister à la « procession des images, » grande fête commune aux bouddhistes et aux brahmanes, pendant laquelle on promène les images des dieux sur un char magnifiquement orné, par les rues jonchées de fleurs et au milieu des nuages de parfums.

Après la fête, les religieux quittèrent Khotan et se rendirent dans le royaume qui forme aujourd’hui le canton de Kouke-yar. Après un repos de quinze jours, on les retrouve plus au sud, dans un pays qui forme le