Aller au contenu

Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 2.djvu/292

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
280
GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

la Chine, le Japon et l’Océanie. La seule faute que commit la toute-puissante Compagnie, ce fut de concentrer entre ses mains le monopole du commerce des épices. Elle chassa les étrangers qui s’étaient établis ou qui venaient prendre charge aux Moluques et aux îles de la Sonde ; elle arriva même, pour élever la valeur des précieuses denrées, à proscrire la culture de certains produits dans un grand nombre d’îles, et à défendre, sous peine de mort, l’exportation et la vente des graines et des boutures des arbres à épices. En peu d’années, les Hollandais étaient établis à Java. Sumatra, Bornéo, aux Moluques, au cap de Bonne-Espérance, points de relâche des mieux placés pour les navires rentrant en Europe.

C’est à ce moment qu’un riche marchand d’Amsterdam, nommé Jacques Lemaire, conçut, avec un habile marin du nom de Wilhem Cornelis Schouten, le projet de gagner les Indes par une route nouvelle. Les États de Hollande avaient en effet défendu à tout sujet des Provinces-Unies qui n’était pas au service de la Compagnie des Indes, d’atteindre les îles aux Épices par le cap de Bonne-Espérance ou par le détroit de Magellan. Schouten, disent les uns, Lemaire, suivant les autres, aurait eu l’idée d’éluder cette interdiction en cherchant un passage au sud du détroit de Magellan. Ce qui est certain, c’est que Lemaire fit une moitié des frais de l’expédition, tandis que Schouten, avec l’aide de divers négociants dont les noms ont été conservés et qui occupaient les pre-