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Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 2.djvu/40

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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

docilité et de soumission pour ne rien faire sans ordres et lui laisser, à lui qui ne courait aucun risque, la gloire de l’entreprise et de son succès. Les uns, braves et entreprenants, ne voulaient pas être réduits au rôle d’instruments ; les autres, plus dociles ou plus dissimulés, manquaient des qualités requises pour la réussite d’une si vaste entreprise ; ceux-ci, et c’étaient ceux qui venaient de faire campagne avec Grijalva, voulaient qu’on donnât à leur chef le commandement suprême ; ceux-là préféraient Agustin Bermudez ou Bernardino Velasquez. Pendant ces pourparlers, deux favoris du gouverneur, Andrès de Duero, son secrétaire, et Amador de Lares, contrôleur à Cuba, firent alliance avec un hidalgo nommé Fernando Cortès, à la condition de partager l’apport de celui-ci.

« Ils s’exprimèrent, dit Bernal Dias, en termes si bons et si mielleux, faisant de grands éloges de Cortès, assurant que c’était bien l’homme à qui convenait cet emploi, que ce serait un chef intrépide et certainement très-fidèle à Velasquez, dont il était le filleul, qu’ils le laissèrent convaincu, et Cortès fut nommé capitaine général. Et comme Andrès de Duero était le secrétaire du gouverneur, il s’empressa de formuler les pouvoirs par écrit, de bonne encre, bien amples au gré de Cortès, et il les lui apporta dûment signés. »

Ce n’était certainement pas l’homme que Velasquez aurait choisi, s’il avait pu lire dans l’avenir. Cortès était né en 1485, à Medellin, dans l’Estramadure, d’une famille ancienne mais peu fortunée. Après avoir étudié