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KÉRABAN-LE-TÊTU.

rine II. L’impératrice consulta l’Académie de Saint-Pétersbourg ; les académiciens fouillèrent l’histoire de la guerre de Troie ; ces fouilles mirent à nu l’existence plus ou moins problématique d’une ville d’Odyssos, qui aurait jadis existé sur cette partie du littoral : d’où ce nom d’Odessa, apparaissant dans le second tiers du dix-huitième siècle.

Odessa était une ville commerçante, elle l’est restée, on peut croire qu’elle le sera toujours. Ses cent cinquante mille habitants se composent non seulement de Russes, mais de Turcs, de Grecs, d’Arméniens, — enfin une agglomération cosmopolite de gens qui ont le goût des affaires. Or, si le commerce, et principalement le commerce d’exportation, ne se fait pas sans commerçants, il ne se fait pas sans banquiers non plus. De là, la création de maisons de banque, dès l’origine de la ville nouvelle, et, parmi elles, modeste à ses débuts, maintenant classée à un rang estimable sur la place, celle du banquier Sélim.

On le connaîtra suffisamment, lorsqu’il aura été dit que Sélim appartenait à la catégorie, plus nombreuse qu’on ne croit, des Turcs monogames ; qu’il était veuf de la seule femme qu’il eût eue : qu’il