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KÉRABAN-LE-TÊTU.

iachmaks, des châles de Perse pour ceinture, des taffetas pour pantalons… »

Amasia ne se lassait pas d’admirer ces magnifiques étoffes que le capitaine maltais faisait chatoyer sous ses yeux avec un art infini. Pour peu qu’il fût aussi bon marin qu’il était habile marchand, la Guïdare devait être habituée aux navigations heureuses. Toute femme, — et les jeunes dames turques ne font point exception, — se fût laissé tenter à la vue de ces tissus empruntés aux meilleures fabriques de l’Orient.

Ahmet vit aisément combien sa fiancée les regardait avec admiration. Certainement, ainsi que l’avait dit Nedjeb, ni les bazars d’Odessa, ni ceux de Constantinople, — pas même les magasins de Ludovic, le célèbre marchand arménien, — n’eussent offert un choix plus merveilleux.

« Chère Amasia, dit Ahmet, vous ne voudriez pas que ce honnête capitaine se fût dérangé pour rien ? Puisqu’il vous montre de si belles étoffes, et puisque sa tartane en apporte de plus belles encore, nous irons visiter sa tartane.

— Oui ! oui ! s’écria Nedjeb, qui ne tenait plus en place et courait déjà vers la mer.

— Et nous trouverons bien, ajouta Ahmet,