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KÉRABAN-LE-TÊTU.

Ahmet n’était pas sans savoir quelles étaient les idées de son oncle sur ces moyens de locomotion trop modernes pour un fidèle du vieux parti turc ; mais enfin, en ces conjonctures, il lui semblait que le seigneur Kéraban pourrait bien, pour une fois, se départir de ses déplorables préventions.

Céder, même un instant, sur un point quelconque !… Kéraban n’eût plus été Kéraban.

« Tu parles de chemin de fer, je crois ?… dit-il.

— Sans doute, mon oncle.

— Tu veux que moi, Kéraban, je consente à faire ce que je n’ai jamais fait encore ?

— Il me semble que…

— Tu veux que moi, Kéraban, je me fasse stupidement traîner par une machine à vapeur ?

— Quand vous aurez essayé…

— Ahmet, il est évident que tu ne réfléchis pas à ce que tu as l’audace de me proposer !

— Mais, mon oncle !…

— Je dis que tu ne réfléchis pas, puisque tu te permets de formuler cette proposition !

— Je vous assure, mon oncle, que dans ces wagons…

— Wagons ?… dit Kéraban, en répétant ce mot