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KÉRABAN-LE-TÊTU.

infiniment plus débrouillard que Nizib, s’acquitta à merveille.

Quelques heures plus tard, ils relayaient à l’importante bourgade d’Aleschki et se dirigeaient en redescendant vers l’isthme de Pérékop, qui rattache la Crimée au littoral de la Russie méridionale.

Ahmet n’avait point négligé d’adresser à Odessa une lettre datée de la bourgade d’Aleschki. Quand ils eurent repris place dans la chaise, lorsque l’attelage fut lancé à fond de train sur la route de Pérékop, le seigneur Kéraban demanda à son neveu s’il avait eu l’attention d’envoyer ses meilleurs « allahs », en même temps que les siens, à son ami Sélim.

« Oui, sans doute, je ne l’ai point oublié, mon oncle, répondit Ahmet, et j’ai même ajouté que nous faisions toute diligence pour atteindre Scutari le plus tôt possible.

— Tu as bien fait, mon neveu, et il ne faudra pas négliger de donner de nos nouvelles, toutes les fois que nous aurons un bureau de poste à notre disposition.

— Malheureusement, comme nous ne savons jamais d’avance où nous nous arrêterons, fit obser-