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KÉRABAN-LE-TÊTU.

ticulièrement charmé de l’accueil qu’elle me fit ?

— Ah ?… répéta Van Mitten.

— Cependant, reprit Kéraban, elle avait bien parfois, j’en conviens, quelques idées singulières, des caprices… des vapeurs !… Mais cela est inhérent au caractère des femmes, et, si l’on ne peut leur passer cela, mieux vaut n’en jamais prendre ! C’est précisément ce que j’ai fait.

— Et vous avez fait sagement, répondit Van Mitten.

— Elle aime toujours passionnément les tulipes, en vraie Hollandaise qu’elle est ? demanda Kéraban.

— Passionnément.

— Voyons, Van Mitten, parlons avec franchise ! Je vous trouve froid pour votre femme !

— Froid serait une expression encore trop chaude pour ce que j’éprouve à son égard !

— Vous dites ?… s’écria Kéraban.

— Je dis, répondit le Hollandais, que je ne vous aurais peut-être jamais parlé de madame Van Mitten ; mais, puisque vous m’en parlez, et puisque l’occasion s’en présente, je vais vous faire un aveu.

— Un aveu ?

— Oui, ami Kéraban ! Madame Van Mitten et moi, nous sommes présentement séparés !