Page:Verne - Kéraban-le-Têtu, Hetzel, 1883, tome 1.djvu/209

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

199
KÉRABAN-LE-TÊTU.

une chambre plutôt que dans l’autre, sur la fenêtre qu’il convenait d’ouvrir, sur la porte qu’il convenait de fermer, sur les plantes que l’on planterait dans le jardin, sur celles qu’on arracherait, enfin…

— Enfin, ça allait bien ! dit Kéraban.

— Comme vous voyez, mais ça allait surtout en empirant, parce qu’au fond, je suis d’un caractère doux, d’un tempérament docile, et que je cédais sur tout pour n’avoir de querelle sur rien !

— C’était peut-être le plus sage ! dit Ahmet.

— C’était, au contraire, le moins sage ! répondit Kéraban, prêt à soutenir une discussion sur ce sujet.

— Je n’en sais rien, reprit Van Mitten ; mais, quoi qu’il en soit, dans notre dernière dispute, j’ai voulu résister… J’ai résisté, oui, comme un véritable Kéraban !

— Par Allah ! cela n’est pas possible ! s’écria l’oncle d’Ahmet, qui se connaissait bien.

— Plus qu’un Kéraban, ajouta Van Mitten !

— Mahomet me protège ! répondit Kéraban. Mais prétendre que vous êtes plus entêté que moi !…

— C’est évidemment improbable ! répondit Ahmet, avec un accent de conviction qui alla jusqu’au cœur de son oncle.