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KÉRABAN-LE-TÊTU.

ment se fait, ainsi qu’on l’a très bien dit, à la manière d’une bouteille emplie d’un liquide mousseux, que l’élasticité du gaz vide complètement.

Ces cônes de déjections s’ouvrent en grand nombre à la surface de la presqu’île de Taman. On les rencontre aussi sur les terrains semblables de la presqu’île de Kertsch, mais non dans le voisinage de la route suivie par la chaise de poste, — ce qui explique pourquoi les voyageurs n’en avaient rien aperçu.

Cependant, ils passaient entre ces grosses loupes, empanachées de vapeurs, au milieu de ces jaillissements de boue liquide, dont le postillon leur avait tant bien que mal expliqué la nature. Ils en étaient si rapprochés parfois, qu’ils recevaient en plein visage ces souffles de gaz, d’une odeur caractéristique, comme s’ils se fussent échappés du gazomètre d’une usine.

« Eh, dit Van Mitten, en reconnaissant la présence du gaz d’éclairage, voilà un chemin qui n’est pas sans danger ! Pourvu qu’il ne se produise pas quelque explosion.

— Mais vous avez raison, répondit Ahmet. Il faudrait, par précaution, éteindre… »