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KÉRABAN-LE-TÊTU.

col du Darial ; la troisième, de Kizliar à Bakou, par Derbend.

Il va sans dire que, de ces trois routes, le seigneur Kéraban, d’accord avec son neveu Ahmet, devait prendre la première. À quoi bon s’engager dans le dédale du groupe caucasien, s’exposer à des difficultés, et par suite à des retards ? Un chemin s’ouvre jusqu’au port de Poti, et ni bourgades ni villages ne manquent sur le littoral est de la mer Noire.

Il y avait bien le railway de Rostow à Vladi-Caucase, puis celui de Tiflis à Poti, qu’il eût été possible d’utiliser successivement, puisque une distance de cent verstes à peine sépare leurs deux lignes ; mais Ahmet évita sagement de proposer ce mode de locomotion, auquel son oncle avait fait un trop mauvais accueil, lorsqu’il fut question des chemins de fer de la Tauride et de la Chersonèse.

Tout étant bien convenu, la chaise de poste, l’indestructible chaise, à laquelle on fit seulement quelques réparations peu importantes, quitta la bourgade de Rajewskaja, dès le matin du 7 septembre, et se lança sur la route du littoral.

Ahmet était résolu à marcher avec la plus