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KÉRABAN-LE-TÊTU.

les steppes du Caucase. La chaise de poste traversa un de leurs khotonnes, sans presque attirer leur attention. À peine se dérangèrent-ils pour regarder ces voyageurs, dont l’un, tout au moins, les observait avec intérêt. Peut-être jetèrent-ils des regards d’envie à ce rapide attelage qui galopait sur la route. Mais, heureusement pour le seigneur Kéraban, ils s’en tinrent là. Les chevaux purent donc arriver au prochain relais, sans avoir échangé le box de leur écurie pour le piquet d’un campement kalmouk.

La chaise, après avoir contourné la baie de Zèmes, trouva une route étroitement resserrée entre les premiers contreforts de la chaîne et le littoral ; mais, au delà, cette route s’élargissait sensiblement et devenait plus aisément praticable.

À huit heures du soir, la bourgade de Gélendschik était atteinte. On y relayait, on y soupait sommairement, on en repartait à neuf heures, on courait toute la nuit sous un ciel parfois nuageux, parfois étoilé, au bruit du ressac d’une côte battue par les mauvais temps d’équinoxe, on atteignait le lendemain, à sept heures du matin, la bourgade de Beregowaja, à midi, la bourgade de Dschuba, à six heures du soir, la bourgade de Ten-