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KÉRABAN-LE-TÊTU.

— Mais, en ce moment, ce n’est point au terrible Kéraban que je m’adresse, c’est à mon jeune ami Ahmet.

— C’est ce qui vous trompe, monsieur Van Mitten, répondit Ahmet, en lui prenant la main. Ce n’est point à votre jeune ami que vous parlez en ce moment !

— Et à qui donc ?…

— Au fiancé d’Amasia, monsieur Van Mitten, et vous savez bien que le fiancé d’Amasia n’a pas une heure à perdre ! »

Là-dessus, Ahmet se sauva pour s’occuper des préparatifs du départ. Van Mitten, tout dépité, n’eut que la ressource de faire une promenade peu instructive dans la bourgade du Redout-Kalé en compagnie du fidèle mais décourageant Bruno.

À midi, tous les voyageurs étaient prêts à partir. La chaise, examinée avec soin, revue en quelques parties, promettait de fournir encore de longues étapes dans d’excellentes conditions. La caisse aux provisions remplie, plus rien à craindre sous ce rapport, pendant un nombre considérable de verstes ou plutôt d’agatchs, puisque les provinces de la Turquie asiatique allaient être traversées pendant cette seconde partie de l’itinéraire ; mais