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KÉRABAN-LE-TÊTU.

— Je suis fâché de contrarier le seigneur Kéraban, répondit le chef de police, mais il ne passera pas sans payer !

— Il passera sans payer !

— Non !

— Si !

— Ami Kéraban… dit Van Mitten, dans la louable intention de faire entendre raison au plus intraitable des hommes.

— Laissez-moi tranquille, Van Mitten ! répondit Kéraban avec l’accent de la colère. L’impôt est inique, il est vexatoire ! On ne doit pas s’y soumettre ! Jamais, non, jamais le gouvernement des Vieux Turcs n’aurait osé frapper d’une taxe les caïques du Bosphore !

— Eh bien, le gouvernement des nouveaux Turcs, qui a besoin d’argent, n’a pas hésité à le faire ! répondit le chef de police.

— Nous allons voir ! s’écria Kéraban.

— Gardes, dit le chef de police en s’adressant aux soldats qui l’accompagnaient, vous veillerez à l’exécution du nouvel arrêté.

— Venez, Van Mitten, répliqua Kéraban, en frappant le sol du pied, venez, Bruno, et suis-nous, Nizib !