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KÉRABAN-LE-TÊTU.

voyage à pied plutôt que de céder sur ce point.

Aussi, le soir même, lorsque Van Mitten et lui furent arrivés au comptoir de Galata, y eut-il à ce propos un commencement de discussion.

Aux premiers mots que le Hollandais dit des railways ottomans et russes, le seigneur Kéraban répondit d’abord par un haussement d’épaules, puis par un refus catégorique.

« Cependant !… reprit Van Mitten, qui crut devoir insister pour la forme, mais sans espoir de convaincre son hôte.

— Quand j’ai dit non, c’est non ! répliqua le seigneur Kéraban. Vous m’appartenez, d’ailleurs, vous êtes mon invité, je me charge de vous, et vous n’avez qu’à vous laisser faire !

— Soit, reprit Van Mitten. Cependant, à défaut de railways, peut-être y aurait-il un moyen très simple de nous rendre à Scutari sans franchir le Bosphore, mais aussi sans faire le tour de la mer Noire ?

— Et lequel ? demanda Kéraban, en fronçant le sourcil. Si ce moyen est bon, je l’adopte ; s’il est mauvais, je le repousse.

— Il est excellent, répondit Van Mitten.

— Parlez vite ! Nous avons à faire nos prépa-