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KÉRABAN-LE-TÊTU.

auraient pu aller en Chine. Fort heureusement, la mer Noire ne s’étendait pas jusqu’au littoral du Pacifique, sans quoi Van Mitten aurait bien pu faire connaissance avec le Céleste-Empire.

Les préparatifs commencèrent immédiatement. Si le seigneur Kéraban ne pouvait partir le soir même, ainsi qu’il l’avait dit dans la chaleur de la discussion, au moins voulait-il se mettre en route le lendemain matin, dès l’aube naissante.

Or, ce n’était pas trop d’une nuit pour toutes les mesures à prendre, les affaires à régler. Aussi les employés du comptoir furent-ils réquisitionnés, au moment où ils allaient se remettre en quelque cabaret des abstinences de cette longue journée de jeûne. En outre, Nizib était là, très expéditif en ces occasions.

Quant à Bruno, il dut retourner à l’Hôtel de Pesth, Grande rue de Péra, où son maître et lui étaient descendus dans la matinée, afin de faire transporter immédiatement au comptoir tout le bagage de Van Mitten et le sien. L’obéissant Hollandais, que son ami ne perdait pas de vue, n’aurait point osé le quitter un seul instant.

« Ainsi, c’est bien décidé, mon maître ? dit Bruno, au moment où il allait quitter le comptoir.