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KÉRABAN-LE-TÊTU.

garde et il parvint à s’éloigner sans avoir été vu.

Mais, cette fois, au lieu de rester sur les derrières de la caravane, le capitaine maltais se jeta vers l’ouest, sur la route de Trébizonde. Il lui importait de devancer le seigneur Kéraban et ses compagnons. Avant leur arrivée dans cette ville, il voulait avoir conféré avec Scarpante. Aussi, faisant faire un détour au cheval qu’il montait depuis son départ d’Atina, se dirigea-t-il rapidement vers le caravansérail de Rissar.

Allah est grand, soit ! mais, en vérité, il aurait dû faire plus grandement les choses, et ne pas laisser le capitaine Yarhud survivre à cet équipage de coquins, disparu dans le naufrage de la Guïdare !

Le lendemain, 16 septembre, dès l’aube, tout le monde était sur pied, de belle humeur, — sauf Bruno, qui se demandait combien de livres il perdrait encore avant son arrivée à Scutari.

« Ma petite Amasia, dit le seigneur Kéraban en se frottant les mains, viens que je t’embrasse !

— Volontiers, mon oncle, dit la jeune fille, si toutefois vous me permettez de vous donner déjà ce nom ?

— Si je te le permets, ma chère fille ! Tu peux