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KÉRABAN-LE-TÊTU.

— Non, jamais, oncle Kéraban ! dit la jeune fille en lui fermant la bouche de sa petite main.

— Aussi, reprit Kéraban, j’ai fait vœu… Oui !… j’ai fait vœu… de ne plus m’entêter à quoi que ce soit !

— Je voudrais voir cela pour y croire ! s’écria Nedjeb en partant d’un bel éclat de rire.

— Hein ?… Qu’a-t-elle dit, cette moqueuse de Nedjeb ?

— Oh ! rien, seigneur Kéraban !

— Oui, reprit celui-ci, je ne veux plus jamais m’entêter… si ce n’est à vous aimer tous les deux !

— Quand le seigneur Kéraban renoncera à être le plus têtu des hommes !… murmura Bruno.

— C’est qu’il n’aura plus de tête ! répondit Nizib.

— Et encore ! » ajouta le rancunier serviteur de Van Mitten.

Cependant, la noble Kurde s’était rapprochée de son fiancé, qui restait tout pensif en son coin, trouvant sans doute sa tâche d’autant plus difficile qu’à lui seul incombait le soin de l’exécuter.

« Qu’avez-vous donc, seigneur Van Mitten ? lui demanda-t-elle. Je vous trouve l’air soucieux !

— En effet, beau-frère ! ajouta le seigneur Yanar.