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l’école des robinsons

Le début de cette année ne fut pas très heureux. Il devait donner à penser que Godfrey et ses compagnons seraient soumis à des épreuves encore plus cruelles.

La neige ne cessa de tomber jusqu’au 18 janvier. Il avait fallu laisser le troupeau aller pâturer au dehors, afin de pourvoir comme il le pourrait à sa nourriture.

À la fin du jour, une nuit très humide, très froide, enveloppait l’île tout entière, et le sombre dessous des séquoias était plongé dans une profonde obscurité.

Godfrey, Carèfinotu, étendus sur leur couchette à l’intérieur de Will-Tree, essayaient en vain de dormir. Godfrey, à la lumière indécise d’une résine, feuilletait quelques pages de la Bible.

Vers dix heures, un bruit lointain, qui se rapprochait peu à peu, se fit entendre dans la partie nord de l’île.

Il n’y avait pas à s’y tromper. C’étaient des fauves qui rôdaient aux environs, et, circonstance plus effrayante, les hurlements du tigre et de la hyène, les rugissements de la panthère et du lion, se confondaient, cette fois, dans un formidable concert.

Godfrey, Tartelett et le noir s’étaient soudain relevés, en proie à une indicible angoisse. Si, devant cette inexplicable invasion d’animaux féroces, Carèfinotu partageait l’épouvante de ses compagnons, il faut constater, en outre, que sa stupéfaction égalait au moins son effroi.

Pendant deux mortelles heures, tous trois furent tenus en alerte. Les hurlements éclataient, par instants, à peu de distance ; puis ils cessaient tout à coup, comme si la bande des fauves, ne connaissant pas le pays qu’elle parcourait, s’en fût allée au hasard. Peut-être, alors, Will-Tree échapperait-il à une agression !

« N’importe, pensait Godfrey, si nous ne parvenons pas à détruire ces animaux jusqu’au dernier, il n’y aura plus aucune sécurité pour nous dans l’île ! »

Peu après minuit, les rugissements reprirent avec plus de force, à une distance moindre. Impossible de douter que la troupe hurlante ne se rapprochât de Will-Tree.

Oui ! ce n’était que trop certain ! Et, cependant, ces animaux féroces, d’où venaient-ils ? Ils ne pouvaient avoir récemment débarqué sur l’île Phina ! Il fallait donc qu’ils y fussent antérieurement à l’arrivée de Godfrey ! Mais, alors,