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Page:Verne - L’École des Robinsons - Le Rayon vert.djvu/199

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réflexion surprenante de carèfinotu

Et il montrait l’étroit boyau qui aboutissait à la fourche par l’intérieur de Will-Tree.

Carèfinotu et lui, emportant les fusils, les revolvers, s’approvisionnèrent de cartouches.

Il s’agissait, maintenant, d’obliger Tartelett à les suivre jusque dans ces hauteurs, où il n’avait jamais voulu s’aventurer.

Tartelett n’était plus là. Il avait pris les devants, pendant que ses compagnons faisaient le coup de feu.

« En haut ! » répéta Godfrey.

C’était une dernière retraite, où l’on serait certainement à l’abri des fauves. En tout cas, si l’un d’eux, tigre ou panthère, tentait de s’élever jusque dans la ramure du séquoia, il serait aisé de défendre l’orifice par lequel il lui faudrait passer.

Godfrey et Carèfinotu n’étaient pas à une hauteur de trente pieds, que des hurlements éclatèrent à l’intérieur de Will-Tree.

Quelques instants de plus, ils auraient été surpris. La porte venait de sauter en dedans.

Tous deux se hâtèrent de monter et atteignirent enfin l’orifice supérieur du tronc.

Un cri d’épouvante les accueillit. C’était Tartelett, qui avait cru voir apparaître une panthère ou un tigre ! L’infortuné professeur était cramponné à une branche, avec l’effroyable peur de tomber.

Carèfinotu alla à lui, le força à s’accoter dans une fourche secondaire, où il l’attacha solidement avec sa ceinture.

Puis, tandis que Godfrey allait se poster à un endroit d’où il commandait l’orifice, Carèfinotu chercha une autre place, de manière à pouvoir croiser son feu avec le sien.

Et on attendit.

Dans ces conditions, il y avait vraiment des chances pour que les assiégés fussent à l’abri de toute atteinte.

Cependant Godfrey cherchait à voir ce qui se passait au-dessous de lui, mais la nuit était encore trop profonde. Alors il cherchait à entendre, et les rugissements, qui montaient sans cesse, indiquaient bien que les assaillants ne songeaient point à abandonner la place.

Tout à coup, vers quatre heures du matin, une grande lueur se fit au bas de l’arbre. Bientôt elle filtra à travers les fenêtres et la porte. En même temps,