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Page:Verne - L’École des Robinsons - Le Rayon vert.djvu/79

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où tout n’est pas rose.

Cette tête, avec son reste de cheveux ébouriffés, lit un petit signe affirmatif de haut en bas.

« C’est moi ! moi ! Godfrey !

— Godfrey ? » répondit le professeur.

Puis, le voilà qui se retourne, qui se met sur ses genoux, qui regarde, qui sourit, qui se relève !… Il a senti qu’il a enfin un point d’appui solide ! Il a compris qu’il n’est plus sur le pont d’un navire, soumis à toutes les incertitudes du roulis et du tangage ! La mer a cessé de le porter ! Il repose sur un sol ferme !

Et alors le professeur Tartelett retrouve cet aplomb qu’il avait perdu depuis son départ, ses pieds se placent naturellement en dehors, dans la position réglementaire, sa main gauche saisit la pochette, sa main droite brandit l’archet ; puis, tandis que les cordes, vigoureusement attaquées, rendent un son humide d’une sonorité mélancolique, ces mots s’échappent de ses lèvres souriantes :

« En place, mademoiselle ! »

Le brave homme pensait à Phina.



IX

où il est démontré que tout n’est pas rose dans le métier de robinson.


Cela fait, le professeur et l’élève se jetèrent dans les bras l’un de l’autre.

« Mon cher Godfrey ! s’écria Tartelett,

— Mon bon Tartelett ! répondit Godfrey.

— Enfin, nous sommes donc arrivés au port ! » s’écria le professeur du ton d’un homme qui en a assez de la navigation et de ses accidents.

Il appelait cela : être arrivé au port !

Godfrey ne voulut pas discuter à ce sujet.