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l’archipel en feu.

vie seule avait été un mal, puisqu’un pareil fils était né d’elle !

Mais, chassant cette idée, elle reprit :

« Quant à vous, Henry d’Albaret, vous êtes jeune et Dieu vous réserve de longs jours ! Employez-les donc à retrouver celle que vous avez perdue… et qui vous aime !

— Oui, Andronika, et je la chercherai partout, comme, partout aussi, je chercherai l’odieux rival qui est venu se jeter entre elle et moi !

— Quel était cet homme ? demanda Andronika.

— Un capitaine, commandant je ne sais quel navire suspect, répondit Henry d’Albaret, et qui a quitté Corfou aussitôt après la disparition d’Hadjine !

— Et il se nomme ?…

— Nicolas Starkos !

— Lui !… »

Un mot de plus, son secret lui échappait, et Andronika se disait la mère de Nicolas Starkos ! Ce nom, prononcé si inopinément par Henry d’Albaret, avait été pour elle comme un épouvantement. Si énergique qu’elle fût, elle venait de pâlir affreusement au nom de son fils. Ainsi donc, tout le mal fait au jeune officier, à celui qui l’avait sauvée au risque de sa vie, tout ce mal venait de Nicolas Starkos !