Page:Verne - L’Archipel en feu, 1884.djvu/251

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

243
une enchère à scarpanto.

prise et d’inquiétude. Évidemment, les courtiers ne s’attendaient pas à voir apparaître un personnage avec lequel il faudrait compter.

« Par Allah ! s’écria l’un d’eux, c’est Nicolas Starkos en personne !

— Et son damné Skopélo ! répondit un autre. Nous qui les croyions au diable ! »

C’étaient ces deux hommes, bien connus sur le marché d’Arkassa. Plus d’une fois, déjà, ils y avaient fait d’énormes affaires en achetant des prisonniers pour le compte des traitants de l’Afrique. L’argent ne leur manquait pas, quoiqu’on ne sût pas trop d’où ils le tiraient, mais cela les regardait. Et le cadi, en ce qui le concernait, ne put que s’applaudir de voir arriver de si redoutables concurrents.

Un seul coup d’œil avait suffi à Skopélo, grand connaisseur en cette matière, pour estimer la valeur du lot des captifs. Aussi se contenta-t-il de dire quelques mots à l’oreille de Nicolas Starkos, qui lui répondit affirmativement d’une simple inclinaison de tête.

Mais, si observateur que fût le second de la Karysta, il n’avait pas vu le mouvement d’horreur que l’arrivée de Nicolas Starkos venait de provoquer chez l’une des prisonnières.

C’était une femme âgée, de grande taille. Assise à