Page:Verne - L’Archipel en feu, 1884.djvu/49

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

41
GRECS CONTRE TURCS.

En 1821, Ali de Tébelen, révolté à son tour contre le sultan Mahmoud, venait d’appeler les Grecs à son aide, en leur promettant la liberté. Ils se soulevèrent en masse. Les Philhellènes accoururent à leur secours de tous les points de l’Europe. Ce furent des Italiens, des Polonais, des Allemands, mais surtout des Français, qui se rangèrent contre les oppresseurs. Les noms de Guys de Sainte-Hélène, de Gaillard, de Chauvassaigne, des capitaines Baleste et Jourdain, du colonel Fabvier, du chef d’escadron Regnaud de Saint-Jean-d’Angély, du général Maison, auxquels il convient d’ajouter ceux de trois Anglais, lord Cochrane, lord Byron, le colonel Hastings, ont laissé un souvenir impérissable dans ce pays pour lequel ils venaient se battre et mourir.

À ces noms, illustrés par tout ce que le dévouement à la cause des opprimés peut engendrer de plus héroïque, la Grèce allait répondre par des noms pris dans ses plus hautes familles, trois Hydriotes, Tombasis, Tsamados, Miaoulis, puis Colocotroni, Marco Botsaris, Maurocordato, Mauromichalis, Constantin Canaris, Negris, Constantin et Démétrius Hypsilantis, Ulysse et tant d’autres. Dès le début, le soulèvement se changea en une guerre à mort, dent pour dent, œil pour œil, qui provoqua les plus horribles représailles de part et d’autre.