ses réflexions, et, à ce moment, lui mettant la main sur l’épaule :
« Joam Garral, lui dit-il, pourrais-je avoir avec vous un quart d’heure d’entretien ? »
Joam Garral regarda Torrès.
« Ici ? répondit-il.
— Non ! en particulier !
— Venez donc ! »
Tous deux retournèrent vers la maison, y rentrèrent, et la porte se referma sur eux.
Il serait difficile de dépeindre ce que chacun éprouva, lorsque Joam Garral et Torrès eurent quitté la place. Que pouvait-il y avoir de commun entre cet aventurier et l’honnête fazender d’Iquitos ? Il y avait comme la menace d’un épouvantable malheur suspendu sur toute cette famille, et personne n’osait s’interroger.
« Manoel, dit Benito, en saisissant le bras de son ami qu’il entraîna, quoi qu’il arrive, cet homme débarquera demain à Manao !
— Oui !… il le faut !… répondit Manoel.
— Et si par lui… oui ! par lui, quelque malheur arrive à mon père… je le tuerai ! »