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L’AMAZONE.

cer jusqu’au cœur du Pérou. À droite enfin, près des Missions de San-Joachim-d’Omaguas, après avoir promené majestueusement ses eaux à travers les pampas de Sacramento, apparaît le magnifique Ucayali, à l’endroit où se termine le bassin supérieur de l’Amazone, grande artère grossie de nombreux cours d’eau qu’épanche le lac Chucuito dans le nord-est d’Arica.

Tels sont les principaux affluents au-dessus du village d’Iquitos. En aval, les tributaires deviennent si considérables, que des lits des fleuves européens seraient certainement trop étroits pour les contenir. Mais ces affluents-là, Joam Garral et les siens allaient en reconnaître les embouchures pendant leur descente de l’Amazone.

Aux beautés de ce fleuve sans rival, qui arrose le plus beau pays du globe, en se tenant presque constamment à quelques degrés au-dessous de la ligne équatoriale, il convient d’ajouter encore une qualité que ne possèdent ni le Nil, ni le Mississipi, ni le Livingstone, cet ancien Congo-Zaire-Loualaba. C’est que, quoi qu’aient pu dire des voyageurs évidemment mal informés, l’Amazone coule à travers toute une partie salubre de l’Amérique méridionale. Son bassin est incessamment balayé par les vents généraux de l’ouest. Ce n’est point une vallée encaissée dans de