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EN SUIVANT UNE LIANE.

— et les jeunes filles, car Lina ne pouvait se séparer de sa maîtresse, iraient en simples promeneuses, qu’une excursion de deux à trois lieues n’était pas pour effrayer.

Ni Joam Garral ni Yaquita n’avaient le temps de se joindre à eux. D’une part, le plan de la jangada n’était pas encore achevé, et il ne fallait pas que sa construction subît le moindre retard. De l’autre, Yaquita et Cybèle, bien que secondées par tout le personnel féminin de la fazenda, n’avaient pas une heure à perdre.

Minha accepta l’offre avec grand plaisir. Aussi ce jour-là, vers onze heures, après le déjeuner, les deux jeunes gens et les deux jeunes filles se rendirent sur la berge, à l’angle du confluent des deux cours d’eau. Un des noirs les accompagnait. Tous s’embarquèrent dans une des ubas destinées au service de la ferme, et, après avoir passé entre les îles Iquitos et Parianta, ils atteignirent la rive droite de l’Amazone.

L’embarcation accosta un berceau de superbes fougères arborescentes, qui se couronnaient, à une hauteur de trente pieds, d’une sorte d’auréole, faite de légères branches de velours vert aux feuilles festonnées d’une fine dentelle végétale.

« Et maintenant, Manoel, dit la jeune fille, c’est