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CHASSEURS ET GIBIERS.

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il put hâter le pas sans être gêné par la foule.

Il y avait, toutefois, assez de monde pour que son attention ne fût pas attirée par deux promeneurs qu’il croisa, en même temps que plusieurs autres, comme il arrivait à la hauteur du Constantins Hugel, colline artificielle dont on a jugé bon de varier la perspective du Prater. Sans s’occuper de ces deux promeneurs, Karl Dragoch continua tranquillement sa route, et, dix minutes plus tard, il entrait dans un petit café du rond-point du Prater, le Prater Stern en allemand. Il y était attendu. Un consommateur déjà attablé se leva, en l’apercevant, et vint à sa rencontre.

« Bonjour, Ulhmann, dit Karl Dragoch.

— Bonjour, Monsieur, répondit Friedrick Ulhmann.

— Toujours rien de neuf ?

— Toujours rien.

— C’est bon. Cette fois, nous pouvons disposer de la journée et convenir mûrement de ce que nous devons faire. »

Si Karl Dragoch n’avait pas remarqué les deux promeneurs de la Haupt-Allée, ceux-ci — les mêmes individus que le hasard avait conduits, la veille, près de la barge d’Ilia Brusch — l’avaient parfaitement vu, au contraire. D’un même mouvement ils avaient fait volte-face, après le passage du chef de la police danubienne, et l’avaient suivi, en gardant une distance suffisante pour éviter toute surprise. Quand Dragoch eut disparu